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Un signal de paix et de droits pour Médéa
Depuis plusieurs années, je suis une ONG italienne, EMERGENCY, spécialisée dans la chirurgie pour les victimes de guerre. Elles est présente en Afghanistan depuis plus de 20 ans, elle a deux hôpitaux au nord de l’Iraq et bientôt un troisième à Karbala, elle en a également en Sierra Leone, au Cambodge, et ailleurs. Elle est présente en Algérie depuis quelques mois, et est sur le point d’ouvrir un centre orthopédique à Médéa. Toutes les semaines, je reçois son journal « Allistante » par poste électronique, et j’ai pensé que l’article de cette semaine pourrait être intéressant. Voici ma traduction : « Emergency en Algérie, pour les victimes du terrorisme. Le premier « envoyé » d’EMERGENCY à Médéa est Antonio Carvalho, un technicien en orthopédie qui se trouve sur place depuis fin janvier de cette année. Ces dernières semaines il s’est occupé de la modification de la structure déjà existante afin de la rendre plus rationnelle pour le processus de production et d’application des prothèses. Désormais les travaux sont finis et les pièces presque complètement meublées. Les bureaux et l’espace d’accueil ont été garnis avec des meubles trouvés sur le marché algérien. La salle de physiothérapie a été également équipée avec du matériel et des instruments trouvés sur place, ou plus précisément, à Alger, qui se trouve à environ 80 Km de Médéa. Les composantes et le matériel de prothèse ont été achetés en Europe et maintenant ils se trouvent déjà dans les locaux du centre orthopédique de Médéa. Les machines pour la fabrication des prothèses se trouvent au port d’Alger depuis quelques jours, d’où ils seront transférés dès que les opérations d’importation et de dédouanement auront été accomplies. Le début de l’activité et le départ du personnel supplémentaire est proche désormais, et on estime que la mise en fonction du centre aura lieu vers fin juin. La dernière activité à mettre en œuvre pour arriver à l’ouverture du centre est le recrutement et la sélection de techniciens en orthopédie algériens. En Algérie, il existe un bon nombre de techniciens bien formés, même par des stages effectués dans des structures européennes. La situation en Algérie n’est pas encore stable, même si elle s’est améliorée, et Médéa est encore considérée comme une ville à haut risque d’attentats terroristes. Ceux-ci, à vrai dire, se produisent encore, même s’il ne s’agit plus d’attentats à une cadence journalière, comme c’était le cas il y a deux ans. Notre présence à Médéa, dont le but est l’assistance des amputés victimes de la violence, a aussi comme but d’apporter une présence qui soit un signal de la reprise d’une vie normale et sûre. Nous espérons que la ville de Médéa, signalée de façon répétée dans les bulletins des catastrophes et des attentats, puisse vite être, elle aussi, une ville de paix et de droits. » Je souhaite bonne chance au centre orthopédique de Médéa.
Ecrit par ImpasseSud, le Mardi 20 Mai 2003, 10:53 dans la rubrique "DZ".
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Discussion:
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 Cela me rapelle une photo
Posté par zeemzoom le Mardi 20 Mai 2003, 11:04
Merci beaucoup pour cette info ImapsseSud.
Je souhaite également beaucoup de courage et de reussite a ce centre, les habitants de la région en ont bien besoin.
A propos des personnes handicapéees suite aux actes de terrorisme, cel a me rapelle une photo terrible de l'album du photographe Suisse Michael von Graffenried.J'ai vu sur le web qu'il y avait un article où il est question de ces photos :
http://www.mvgphoto.com/pressebio/monde.html.
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 Re: Cela me rapelle une photo
Posté par ImpasseSud le Mardi 20 Mai 2003, 18:55
Merci d'avoir publié mon article.
Ton lien était très intéressant: encore une affaire de courage. Pour Médéa, si ça t'intéresse, je te tiendrai au courant quand j'aurai des nouvelles.
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Le centre est ouvert
Posté par ImpasseSud le Samedi 27 Septembre 2003, 11:24
Lu sur le site www.emergency.it : « Medici di guerra Inviati di pace” “Médéa, les premiers patients. Le centre d’Emergency à Médéa a commencé à être fonctionnel dès les premiers jours du mois d’août. L’histoire qu’Antonio nous a raconté par écrit, est l’histoire de Aidi Fatmezo, la première patiente. "Aidi entre dans notre centre le 5 août vers 9h30. 54 ans, elle porte la kechaba des femmes algériennes, et un long foulard blanc entoure son visage. Elle marche avec deux béquilles de bois que l’assistance publique lui a fournie. Elles devaient être provisoires, dit-elle, mais ici en Algérie, même ce qui est provisoire est déjà une grande conquête, et souvent peut être considéré comme définitif. Nous lui demandons de s’asseoir dans la salle d’attente, et nous préparons le nécessaire pour la première visite. Aidi a l’air un peu dépaysé de ceux qui sont habitué à ne pas recevoir trop d’attentions médicales, mais elle sourit, et pour nous, c’est suffisant, nous comprenons qu’elle a confiance. Nous la faisons entrer dans la salle des visites, et ici, Fiorella, notre physiothérapeute, évalue les conditions du moignon. Après son opération, on ne lui a appliqué aucun bandage, nécessaire pour préparer le moignon à la prothèse. Antonio Carvalho, prothésiste et responsable du centre, et Fiorella, décident de lui appliquer un bandage de contention que la patiente devra porter pendant les trois semaines qui viennent et qui rendra plus facile l’application successive de la prothèse. La visite terminée, nous demandons à Aidi de nous raconter son histoire. C’était le 23 avril 1999, et elle accompagnait au cimetière sa nièce qui portait des fleurs sur la tombe de son père, tué quelques jours auparavant par les terroristes. Le long de l’allée centrale du cimetière, la femme a marché sur un engin, peut-être une mine, bien cachée dans le terrain. L’explosion a été très forte. Elle a été secourue immédiatement et transportée à l’hôpital de Médéa où on lui a immédiatement amputé la jambe gauche. Il y avait également des éclats dans sa jambe droite et dans la zone inguinale, mais sans grandes conséquences. Tout comme avant l’accident, cette femme continue à s’occuper de la maison, mais depuis lors elle ne peut plus travailler plus d’une heure par jour. Sa fille la plus jeune qui a 20 ans et qui est la seule à ne pas être encore mariée, l’aide et l’assiste dans les travaux domestiques. On lui avait promis une prothèse qui est arrivée deux ans après l’accident, mais, aujourd’hui encore, Aidi se déplace avec ses béquilles provisoires, parce que la prothèse lui procure des douleurs trop fortes qui l’empêchent de marcher. Nous lui donnons rendez-vous dans trois semaines afin de commencer la physiothérapie de rééducation et pour la préparer à la prothèse… Elle monte dans un taxi et, de la fenêtre, elle nous fait le cadeau de son sourire plein d’espoir et de confiance. Signé Antonio Molinari" (Traduction de l’italien par ImpasseSud)
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Re: Le centre est ouvert
Posté par zeemzoom le Mardi 30 Septembre 2003, 14:48
Ah mais voilà des bonnes nouvelles, merci ImpasseSud, tu as tenu promesse pour nous informer sur le centre.
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"Amel"
Posté par ImpasseSud le Dimanche 26 Octobre 2003, 10:46
Lu sur Allistante de cette semaine (Traduction de l’italien ImpasseSud) « Nouvelles du centre de prothèses “Amel” en Algérie. « Le premier patient du Centre de Médéa qu’Emergency a assumé comme assistant de laboratoire s’appelle Ayoub, il a 19 ans et il a perdu une jambe dans l’explosion d’une mine dans son champ. Après son accident, Ayoub avait perdu sa place et il n’a pas pu continuer ses études, comme cela se produit surtout dans les contextes « difficiles ». En Algérie comme ailleurs, Emergency privilège les handicapés dans le choix de son équipe nationale, pour leur donner une possibilité de redevenir des membres actifs et productifs de la société. Après avoir ouvert le 5 août dernier, Le Centre, appelé « Amel » (espérance) a appliqué sa première prothèse le 20 août. Dans la région de Médéa, le nombre des patients en attente d’une prothèse et de la rééducation nécessaire dépasse 400 personnes, avec une présence significative de victimes du terrorisme. Ceux qui aujourd’hui subissent les conséquences les plus graves des actes d'extrême violence du terrorisme de ces dernières années, sont surtout les populations des montagnes qui entourent Médéa et qui, en fait, n’ont jamais eu accès aux structures nationales et sont contraintes à vivre avec des membres amputés et des prothèses absolument inadéquates. Depuis le mois dernier, nous avons également la possibilité d‘hospitaliser nos premiers patients en utilisant deux petites salles de l’hôpital adjacent. Même ceux qu viennent de loin ont désormais la possibilité de rester à Médéa le temps nécessaire aux soins." Signé Ketty Agnesani.
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Re:
Posté par Carvalho Antonio le Mardi 22 Novembre 2005, 13:59
 Je vous envoie la photo de AYOUB, j'espère qu'il est toujours au service de l'atelier de prothèses de Médéa, et je souhaite que cet atelier rende toujours le meilleur service à la population. J'ai de très bons souvenirs de Médéa. Antonio Carvalho
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Re: Re:
Posté par ImpasseSud le Mardi 21 Novembre 2006, 19:07
Je viens seulement de découvrir ce commentaire très sympa d'Antonio Carvalho. Je voudrais juste ajouter qu'en mars 2004, au cours d'une cérémonie officielle, Emergency a cédé le centre de Médéa aux autorités algériennes du ministère de la santé et que l'équipe formée par Emergency a pris le relais. J'espère que tout continue pour le mieux.
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