Posté par Anonyme le Mercredi 27 Juillet 2005, 16:33
Conseil Régional Rhône-AlpesGroupe Communiste Contact : 04 72 59 40 95 Charbonnières, lundi 09 mai 2005
Communiqué de Presse Intervention de Sabiha AHMINE, Conseillère Régionale communiste, Maire adjointe de Lyon, lors de la cérémonie de commémoration du 8 mai 1945, au Tata Sénégalais à Chasselay. Où, à la même occasion, elle a déposé une gerbe de fleurs en hommage aux victimes des massacres de Sétif, en Algérie.
Notre présence ici, en ce haut lieu symbolique qui est le Tata Sénégalais, pour cette cérémonie de commémoration républicaine du 60ème anniversaire de la victoire des Alliés contre la barbarie nazie, contre ses ghettos de la mort, son apartheid raciste, est pour rendre un hommage particulier à tous ces soldats d’Afrique et d’Outre-mer, qui se sont battus comme des lions pour défendre la France, ce qui est en lui même la défense de nos valeurs républicaines, universalistes.
En effet, l’apport de ces soldats issus des ex-colonies est souvent oublié, dénaturé, voire humilié. Les nazis ont même voulu nuire à la réputation de ces soldats courageux, en créant de toutes pièces, des mensonges les accusant à tort d’exactions. L’oubli planifié, programmé, organisé et entretenu a causé ensuite leur deuxième mort, celle de nos mémoires.
La date du 8 mai nous rappelle les sacrifices que nos anciens ont consenti sur la voie de la Paix, pour que nous puissions vivre dans la concorde et pour dire aujourd’hui « plus jamais ça ». Avec la capitulations des nazis, cette date reste un très grand moment d’émotion, de joie.
Mais cette date du 8 mai 45, nous rappelle surtout les massacres coloniaux de Sétif, Guellema en Algérie, et combien d’autres ailleurs : au Sénégal, Madagascar....
Par devoir républicain, universaliste et humaniste, il est vital aujourd’hui de n’exclure personne, et de ne laisser aucun être humain à la marge. C’est par la négation de la mémoire que commencent toutes les autres formes de discriminations barbares. C’est pourquoi il est important de réhabiliter la mémoire du 8 mai 1945 dans son ensemble à Setif comme à Lyon. Sans distinction de peau, de couleurs, de lieux, de nationalité ou de croyance.
Aujourd'hui, si nous demandons reconnaissance pour tous ces combattants de la liberté qui ont libéré la France, et à qui on a refusé la liberté ensuite, en massacrant leurs familles en Algérie, c’est pour affranchir notre jeunesse et l’ensemble de la société d’un passé colonial indigeste.
Cette reconnaissance est salutaire pour les 600 000 soldats étrangers (Africains, Spahis, Goumier, Tabors marocains, des Zouaves algériens, Tunisien, soldats des territoires français de l’Inde, d’Indochine, des territoires français du Pacifique, des soldats Malgaches et d‘Afrique noire), qui ont été directement engagés, pour la liberté, sur tous les fronts (en France, les Balkans, l’Italie). Ils ont donné le meilleur des sacrifices pour la Nation : près de 57 000 d'entre eux tués, plus de 14 000 portés disparus et 80 000 morts de maladies ou décimés par la rigueur du climat d’hiver.
Aujourd’hui, cette reconnaissance peut nous aider à libérer cette mémoire et en finir avec la schizophrénie ambiante, pour construire la citoyenneté, la concorde entre les deux rives de la méditerranée comme dans nos quartiers.
Nous avons besoin d’intensifier les liens entre tous les républicains, démocrates et progressistes pour faire avancer cette reconnaissance, sur la base de nos valeurs d’égalité et de liberté. Des valeurs dont les sacrifices de nos anciens nous ont permis des avancées fondamentales dans les domaines des droits, des acquis sociaux ou dans la construction d’une citoyenneté commune pour tous. Seule une prise en compte républicaine de toute cette mémoire est capable de contrer le discours démagogique, nihiliste, que sèment tous les charlatans de la guerre des cultures. Un discours qui sème la haine, les divisions et empêche notre jeunesse de s’approprier l’espace public.
La discussion continue... (répondre)
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