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Le journaliste marocain Ali Lmrabet, victime de harcèlement policier
Le journaliste marocain Ali Lmrabet, victime de harcèlement policier
Troisième convocation de police de la Brigade criminelle pour Ali Lmrabe
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Le mardi 6 mai 2003
Le directeur de Demain, Ali Lmrabet, a reçu vendredi dernier, vers 17h00, une convocation urgente de la 3e brigade criminelle de la police judiciaire de Rabat. C'est la troisième convocation de police en moins de deux semaines. Alors que le directeur de Demain a été illégalement interdit de sortie par la DST, les services secrets marocains, et qu'aucune enquête n'a été diligentée par le parquet de Rabat, la police ou le gouvernement, pour savoir qui est derrière cette décision illégale, le pouvoir s'acharne sur un journaliste qui ne compte pas se soumettre, quoi que fassent ses détracteurs, aussi puissants soient-ils.
Ali Lmrabet doit répondre de 40 plaintes déposées par les journalistes d'Al-Ahdate al-maghribia, à travers le royaume, pour un seul dessin, paru au mois de mai dernier. Il s'est fait un point d'honneur d'assister à toutes les audiences. Il est en plus accusé par le parquet de Rabat des plus « graves délits » que conmpte le code de la presse :
OUTRAGE A LA PERSONNE DU ROI,
ATTEINTE AU REGIME MONARCHIQUE ET A L'INTEGRITE TERRITORIALE DU PAYS.
Ces derniers procès sont prévus pour le mercredi 7 mai, à 9 heures du matin. Il compte également être présent à l'audience. Comme nous estimons que cette stratégie policière et judiciaire, ordonnée par les plus hautes autorités du pays, est dans la logique de l'acharnement, le directeur de Demain magazine et de Doumane, Ali Lmrabet, a décidé de refuser à partir de ce jour de répondre aux convocations de police. Comme il l'a déclaré à plusieurs reprises aux officiers de police judiciaire, lors de ses deux précédents et longs interrogatoires, il est responsable des écrits parus dans ses deux journaux, et par conséquent, il est prêt à y répondre devant les tribunaux. IL REFUSE DONC CE DIKTAT PROPRE D'UN REGIME QUI UTILISE TOUS LES MOYENS EN SA POSSESSION POUR HUMILIER, AVILIR ET RABAISSER LA DIGNITE DE CEUX QUI NE VEULENT PAS SE SOUMETTRE. Le journaliste marocain Ali Lmrabet, victime de harcèlement policier Demain magazine n° 108 du 26 avril.
Sacré. des problèmes
Faute de trouver des solutions aux problèmes des 30 millions de Marocains, le pouvoir marocain, comme un chiffonnier, règle ses comptes avec deux publications satiriques. Il se défoule ! Le directeur de Demain magazine et de Doumane a eu droit aux trois accusations les plus graves jamais portées contre un journaliste marocain. Et ce « dans toute l'histoire du Maroc », selon un vieux briscard de la presse marocaine, Mustapha Alaoui. "Outrage au roi", "Atteinte au régime monarchique" et à "L'intégrité territoriale du Maroc". Ces trois « crimes » sont les accusations les plus graves que contemple le code de la presse, récemment amendé. Pour chacun de ces délits, il en coûtera à l'accusé entre trois et cinq ans de prison ferme, et de 10 000 à 100 000 DH. Le procureur du roi auprès du tribunal de première instance de Rabat (qui depuis un mois ne s'occupe que du dossier d'Ali Lmrabet !), a concocté ces trois accusations. Pourquoi trois et pas une seule, qui aurait largement suffit ? Sûrement, pour être sûr de liquider deux publications indépendantes et libres qui ne se soumettent à aucune censure, à aucun pouvoir, et qui ne se laissent pas marcher sur les pieds, ni acheter comme de vulgaires prestataires de services. Ali Lmrabet a été donc convoqué au tribunal de première instance de Rabat, le mercredi 7 mai, pour répondre de ces trois accusations cardinales qui réveilleraient un mort. "Outrage au roi" : Nous avons eu beau chercher dans les articles, les caricatures et le photomontage incriminés, un quelconque outrage, insulte, manque de respect ou accusation contre le roi. Pour l'article paru dans Doumane et traitant de la "liste civile du roi" au Parlement, c'est-à-dire du budget alloué chaque année au monarque par l'Etat marocain, nous avons parlé du document qu'envoie le ministère des finances aux parlementaires marocains pour qu'ils le consultent avant le vote.
Que ces parlementaires ne le discutent pas et votent à main levée, c'est leurs affaires, mais du moment que c'est un document officiel, qui après vote est publié en bonne place au Journal officiel, n'en fait pas une pièce "sacrée" interdite d'évocation. Pour ce qui concerne l'interview d'Abdallah Zaâzaâ, accordée au correspondant au Maroc du quotidien catalan l'AVUI, nous en avons extrait, comme il est signalé dans le "chapeau", les termes qui peuvent blesser.
"Atteinte au régime monarchique" : Par quelles armes de destruction massive avons-nous porter atteinte à ce régime monarchique ? Par quel miracle, deux petites publications satiriques peuvent-elles ébranler un régime qui se targue de gouverner et de régner sur le sort des Marocains depuis plus de trois siècles ? Par des caricatures ? Des articles humoristiques ? Un photomontage ? Un photomontage, faut-il le rappeler, où il n'est pas question de monarque ou de régime ? Ou est-ce encore à cause, encore, de l'interview de Zaâzaâ, qui, pour ceux qui ne le savent pas, débite sa profession de foi de républicain depuis toujours ? Que Zaâzaâ dise qu'il est pour l'autodétermination du peuple sahraoui, c'est son droit. Est-ce qu'on est d'accord avec lui. Peut-être que non. Mais, il est de notre droit et de devoir de lui donner la parole. Et puis, qu'est ce que c'est que ce reproche que l'on nous fait d'avoir publié le drapeau rouge avec le marteau et la faucille ? Est-ce que c'est une accusation sérieuse, aujourd'hui, en 2003 ? Et qu'est-ce que c'est encore que cette accusation de porter atteinte à la beiya en publiant une histoire de l'esclavage en bande dessinée ? "Atteinte à l'intégrité territoriale" : C'est sûrement encore une fois, à cause de la fameuse interview de Zaâzaâ. Mais, alors pourquoi ne pas aller demander à Zaâzaâ, qui vit à Casablanca, pour quelle raison il exprime librement ses idées et ses convictions. Et enfin, pourquoi l'Etat marocain ne dépose pas plainte contre l'AVUI à Barcelone pour "Outrage au roi", "Atteinte au régime monarchique" et "Atteinte à l'intégrité territoriale du Maroc" ?
Un précédent ? Hassan II avait bien porté plainte contre Le Monde, à Paris. A moins que ce régime ne soit intéressé ni par Zaâzaâ ni par l'AVUI, ni par aucune plainte pour "Outrage etc.". Ce qui l'intéresse, c'est de mater une partie de la presse libre qui ne se soumet pas. Et quelle presse, mon dieu ? La presse satirique. La plus pauvre, la moins garnie en journalistes et en moyens. Si c'est le cas, alors, que dieu nous vienne en aide. Si aux yeux du pouvoir, la satire, le dessin et l'humour sont des ennemis irréductibles, qu'en est-il du véritable ennemi : le chômage, la misère matérielle et morale de millions de Marocains qui attendent de leur Etat qu'il solutionne leurs problèmes de tous les jours et leur donne de l'espoir en l'avenir ; la santé, l'analphabétisme, etc. Si Demain magazine et Doumane, qui tournent grâce à l'admirable et incessant travail de deux pelés et trois tondus, sont considérés par ce Makhzen vieux de plusieurs siècles comme des adversaires impitoyables, alors quelque chose ne tourne pas rond en haut. Quelque chose nous dépasse. Un élément nous manque. Car quand un Etat utilise toute sa machine de répression pour essayer de venir à bout d'un simple journaliste, c'est qu'il y a, quelque part, du désarroi, de la nervosité ou de l'impuissance. Ou tout à la fois. Nous l'avons dit et répété, nous assumons pleinement et sereinement les articles, caricatures et photomontage, où on ne voit nulle part le roi. S'il faut les reproduire, nous le ferons. Sans aucune hésitation. Par ces articles, suprême preuve de notre liberté d'expression et d'opinion, nous ne portons atteinte à rien ni à personne. Et tant que nous pourrons le faire, nous continuerons à faire notre travail comme toujours. Avec la même conviction.
Certes, nous savons que la justice marocaine qui va nous juger à partir du 7 mai ne va pas nous faire de cadeaux. Le pouvoir peut, puisqu'il en a les moyens, nous coller tous les procès du monde, mais il n'a pas le droit de penser que nous sommes dupes et que nous croyons qu'Ali Lmrabet a des chances d'être acquitté. Quand la justice marocaine sera véritablement indépendante, alors on ira en confiance au tribunal avec la certitude d'être écoutés et entendus. D'ailleurs, durant ce procès, nous comptons décortiquer point par point toutes les accusations portées contre nous et prouver à l'opinion publique marocaine et internationale, que cette grosse affaire n'a rien à voir avec des articles de presse et des dessins, et qu'il s'agit seulement d'une misérable vengeance décidée par une personne. Nos idées, nos espoirs ou nos combats, tout le monde les connaît. Et il va encore mieux les connaître dans les prochains jours. Nous allons nous défendre becs et ongles, et si le pouvoir doit gagner, qu'il sache que nous allons vendre chèrement notre peau.
Hassan II a détruit la classe politique marocaine. Il a fait de la presse un porte-parole de son régime. L'actuel régime veut peut-être faire pareil. Mais, il n'en est pas question avec nous. Le pouvoir a ses puissants groupes de presse, ses journaux financés à coups de millions de dirhams, ses deux chaînes de télévision, ses radios, nationales et internationale (Médi1). Nous estimons qu'il n'a pas besoin de deux journaux satiriques pour faire vendre sa « marchandise ». Notre combat pour la liberté d'expression, pour notre survie, va être dur. Nous affrontons un Etat. Mais, nous nous défendrons. Puisque c'est tout ce qui nous reste. Thami Afailal. Site web de solidarité avec Ali Lmrabet, monté par des lecteurs. www.multimania.com/demainmag
Ecrit par wajri, le Lundi 12 Mai 2003, 18:16 dans la rubrique "Escapades".
J'ai quelquechose à dire ! (répondre)
Discussion:
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Re: Re: + de precisions svp
Posté par wajri le Vendredi 23 Mai 2003, 11:24
Charlie Hebdo, 14 mai 2003 Liberté de la presse version Maghreb 3 mai, journée mondiale de la Liberté de la presse. En France malgré la pratique « des coups de fil irrités » de certains grands de ce pays à des rédactions, le débat sur la liberté de la presse s'exerce plutôt sous le prisme économique et financier. Est-il acceptable que des vecteurs d'information majeurs soient concentrés dans les mains d'un tout petit nombre de groupes financiers ? Au Maghreb, le débat n'en est pas là et pour cause ! En Tunisie une Commission, non reconnue par son excellence Ben Alienne, ose dire : oui il y a des journalistes en prison, oui le peu de journalistes indépendants est harcelé par la police, oui des internautes trop curieux risquent leur peau, interrogé par l'A.F.P. le Palais répond en substance : non, non, et non, circulez y' a rien à voir. Au Maroc, le souverain nouveau papa d'un enfant sans prénom - information particulièrement intéressante révélée par les éditions du journal le Monde du 9 mai 2003 - s'acharne depuis plusieurs mois sur le Directeur des deux magazines satiriques « Demain » et « Doumane ». Accusé, entre autre, « d'outrages à sa Majesté le roi » Ali Lmrabet joue ses cinq prochaines années de liberté pour avoir osé publier la traduction, auto-censurée, d'une interview parue dans un journal catalan d'un militant marocain républicain, d'un article, réalisé sur la base de documents publics, sur le budget du Roi. Appliquant la célèbre formule « même motif, même punition » la justice marocaine menace l'imprimeur des journaux du même sort. Résultat : y'a plus d'encre, plus de papier, plus de son, plus d'image. « Mais c'est incroyable cette histoire » s'exclame ma copine Sophie encore dorée de ces dernières vacances à Agadir. Oui ma chérie c'est incroyable et c'est le quotidien de centaines de personnes au Maghreb. Ce nouvel épisode apporte à ceux qui en doutait encore, la preuve du nouveau tour de vis donné par le pouvoir marocain à la liberté dans ce royaume. Déjà la récente inculpation « pour satanisme » de plusieurs jeunes marocains amateurs de hard rock avait mis dans la rue des centaines d'ados vêtus, oh Satanas, de tee shirt noirs! On a crié haut et fort notre refus d'une démocratie made in USA, imposée par les armes, mais on reste avec la question dans les bras! Comment fissurer les huis clos imposés par les régimes autoritaires arabo-musulmans. Depuis le 6 mai, Ali Lmrabet a entamé une grève de la faim, vous pouvez le soutenir en visitant son site sur www.multimania.com/demainmag
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Re: Re: Re: + de precisions svp
Posté par wajri le Vendredi 23 Mai 2003, 11:25
Chiffre du jour Afrique / Libertés / Médias 22/05/2003 • 13h14 4 ans de prison pour le journaliste marocain Ali Lmrabet, condamné pour "outrage au roi" Le directeur de publication des hebdomadaires satiriques marocains Demain et Douman a été condamné par le tribunal de première instance de Rabat pour "outrage au roi". ALi Lmrabet, également correspondant de Reporters sans frontières au Maroc, a aussi reçu une amende d'environ 2000 euros et ses deux journaux ont été interdits. Il a été incarcéré sur le champ. Ali Lmrabet était en grève de la faim depuis le 6 mai en protestation contre le harcèlement dont il fait l'objet de la part des autorités marocaines, qui lui reprochent sa liberté de ton en général et deux illustrations et un article en particulier (lire Ali Lmrabet risque cinq ans de prison pour "outrage" à Mohammed VI) "Pour la première fois, l'article 400 du code pénal, qui prévoit l'arrestation immédiate du prévenu, est appliqué pour un délit de presse. Ali Lmrabet serait-il un dangereux criminel pour qu'on l'emprisonne sur-le-champ ?", a réagi Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans un communiqué. "Par ailleurs, condamner Ali Lmrabet à quatre ans de prison ferme constitue une menace claire pour le reste de la presse indépendante." Avant le procès, Ali Lmrabet déclarait à Transfert : "Je fais grève contre ce procès politique. Et jusqu'au bout !" Dans son journal de gréviste de la faim, repris notamment sur le site de Samizdat, le journaliste écrivait : "Je crois que le pouvoir veut faire de moi un exemple. Créer un précédent d'une publication indépendante qu'il casse." Le site de soutien à Ali Lmrabet publie des articles de Demain et Douman. Reporters sans frontières demande la libération immédiate et inconditionnelle du journaliste.
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Re: + de precisions svp
Posté par Anonyme le Jeudi 31 Juillet 2003, 19:54
je croit plutot que le faite de compter l= histoire d ali lmrabet ne suffisent pour le liberer
car meme des persomne trés connus au sein de AMDH les plus grand protecteur des droit de l=homme ne sont pas semssibiliser par le procée mrabet
ceci dit lmrabet n"est pas quelqu'un de trés fiable car si vous l'avait remarquer c'est quelqu'un qui dans un certain temps etait un amie du pouvoir il ne faut pas nier sa participation au délit commie contre les droits de l'homme a l'epoque de !!!! bref c'est un peu dure de croire qu'un homme qui a commis des acte qui pour leur majoritée contrégnée au la liberter de l'expretion a une epoque ou on avais que cela pour se protéger pisse se reveiller pour défandre les gens des soit disant griffe de sa majester
je ne dit pas que je suis pour ce qui lui arrive je defant le prisonier pour ses opinion mais non la persomne de LMRABET
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Re: Re: + de precisions svp
Posté par wajri le Mardi 12 Août 2003, 12:05
Merci de votre intervention, mais je pense quand on accuse des gents de la sorte
on donne un minimume de references, dans le cas contraire on dit rien.
cordialement
Wajri.
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