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Qui suis-je ? Je suis né d'une gigantesque explosion voici, dit-on, quinze-milliards d'année. A moins que je sois le fruit de mes ancètres qui ont goûté au fruit défendu ? Qu'importe ! Je suis là, je suis un être composé, dit-on de cellules. Ces cellules executent avec plus ou mons de fidélité un programme génétique qu'elles s'acharnent à lire et à relire à chaque nstant de ce qu'on appelle "ma vie". En fait, il faudrait dire ma "non mort" car s'il est vrai que je vis, je ne peux que me considérer en sursis. En effet, à chaque lecture de ce fameux programme génétique, programme hérité de deux être vivants comme moi, je sais que des erreurs se produisent et s'accumulent. Je suis donc fait de matière, disons que je suis fait de matière mouvante, et à part cela que puis-je dire de fondamental ? Pas grand-chose à mon avis. Je peux encore chercher le pourquoi du comment, comprendre le fonctionnement de la matière en partant des quarks, des atomes, des molécules, des macro-molécules, des cellules, des organismes, des écosystèmes, et alors ? Au bout du compte subsite cette aporie : j'ai beau connaitre les composants qui me forment je n'ai pas l'impression d'en savoir plus sur moi ! Mais sans doute ai-je été trop influencé par la pensée cartésienne. Moi, Zeemzoom né en terre d'Afrique, je me mets à réfléchir comme il est de rigueur dans l'occident chrétien moderne. Je découpe, fragmente, romps et délie : cela s'appelle l'analyse. Et j'en oublie mon être, j'oublie que je suis-là et que je me tiens face à d'autres hommes qui comme moi, sont nés d'une explosion gigantesque, ou d'un appétit non contrôlé. Car au fond, ce qui m'importe n'est pas tant ce dont je suis fait sinon ce dont je suis fait et ce dont les autres, mes semblables, sont aussi faits. Ainsi, le passant qui passe, la laitue qu'il porte dans son sac et moi, nous sommes tous faits d'un même bois. Beaudelaire interpellait sans ambages " Toi hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère ! ", nous, contemporains de l'ère nucléaire, nous avons perdu toute force pour interpeller. Nous sommes devenus plats et ronds comme une crèpe et nous surveillons avidement des statistiques qui ne nous donnent pas le moindre écho du monde. Nous habitons ce monde impoétiquement et nos buts deviennent "se montrer et faire sa place". Allons donc il est temps de reprendre nos formes, il est temps de se replonger dans l'initial, existe-t-il une autre libération ?
Ecrit par zeemzoom, le Vendredi 26 Décembre 2003, 16:29 dans la rubrique "Episteme".
J'ai quelquechose à dire ! (répondre)
Discussion:
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 Je ne sais pas!
Posté par sarah-k le Vendredi 26 Décembre 2003, 23:16
Je ne sais pas d'où je viens.
Je ne sais pas où j'irais après et je m'en fou.
mais je sais ce que je fais :-)))
Qu'est ce que je l'aime ce poème.....
Au lecteur
"La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,
occupent nos esprits et travaillent nos corps,
et nous alimentons nos aimables remords,
comme les mendiants nourrissent leur vermine.
Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches;
nous nous faisons payer grassement nos aveux,
et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,
croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.
Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste
qui berce longuement notre esprit enchanté,
et le riche métal de notre volonté
est tout vaporisé par ce savant chimiste.
C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent!
Aux objets répugnants nous trouvons des appas;
Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas,
sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.
Ainsi qu'un débauché pauvre qui baise et mange
le sein martyrisé d'une antique catin,
nous volons au passage un plaisir clandestin
que nous pressons bien fort comme une vieille orange.
Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes,
dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,
et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons
descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.
Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie,
n'ont pas encore brodé de leurs plaisants dessins
Le canevas banal de nos piteux destins,
C'est que notre âme, hélas! n'est pas assez hardie.
Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
dans la ménagerie infâme de nos vices,
Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde!
Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde;
C'est l'Ennui! - l'oeil chargé d'un pleur involontaire,
Il rêve d'échafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
- Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère!"
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 Tout le meilleur pour 2004
Posté par zeemzoom le Vendredi 2 Janvier 2004, 14:32
Salut ImpasseSud, je te souhaite également une année prospère et paisible, en espérant que tu continues à nous appporter des nouvelles de ce pays situé entre mer et maquis...
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Shana Tova
Posté par zeemzoom le Vendredi 2 Janvier 2004, 14:27
Bonne année et heureuse année à toi aussi Sarah-K, également à Robin-K, à la grande-fille-K, et au redoutable clan des "K" dont j'aurais plaisir à suivre les tribulations sur la place-des-teufs.
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 Re: Je ne sais pas non plus...mais
Posté par meta-blouse le Samedi 10 Janvier 2004, 10:46
Bien sûr que nous sommes tous (des innocents en plus !) en sursit...
je ne sais pas ce que je suis mais je sais aujourd'hui d'où je suis. Car
depuis plus d'un an que j'habite ici quand je regarde autour de moi
je sais que chaque atome dont je suis faite c'est transformé en ceci :
un vaste paysage fait de marais salants,peuplé d'Aigrettes et d'oiseaux
de mer qui font de longs voyages,des petites maisons tassées qui sont
de vrais "foyers" qui s'allument le soir et s'ouvrent le matin.
Des chemin sinueux entre terre et mer (on l'entend même rugir sans la voir,
certains jours, quel plaisir cette peur imminente d'une catastrophe !)
Et puis il y a le vent,ce n'est pas le vent c'est de l'air qui bouge ! le ciel
est immense on se demande parfois :"mais que va t'on faire de tout ce ciel?"
tellement y en a !
je trouve une résonance ici,et c'est ce qui m'importe
Si demain je suis ailleurs,une ville, un autre pays et que je l'ai choisi, je m'appliquerai à me laisser envahir et transformer de telle sorte que l'on me confonde presque avec
ce qui m'entoure.
Méta (si, c'est bien moi!)
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